En attendant Euralille 3...

Publié le par meletpierre

Retour à l'accueil
15/03/2007 - Francis Dudzinski - © Le Point - N°1800

Lille s'étend de toutes parts. Les promoteurs plaident pour une troisième opération immobilière d'envergure

V ingt-deux hectares. C'est la surface atteinte par Euralille 2, l'opération immobilière phare de la métropole lilloise. Et pourtant, à peine finie, elle se révèle trop exiguë.

Au pied de l'imposant bâtiment du conseil régional, nichés entre le nouveau boulevard périphérique et le boulevard Hoover, s'élèvent de nouveaux immeubles. Six cents logements sont prévus à terme, regroupés dans un secteur dénommé le Bois habité. Le terme peut faire sourire car, si l'endroit s'est considérablement métamorphosé, l'élément végétal est encore absent. Avec un peu d'imagination et en suivant les premières plantations d'arbres, de grande taille, on peut cependant commencer à percevoir ce que sera ce bois urbain de 3 hectares. Deux grands programmes de logements commencent à sortir. Le premier, baptisé Eclats de vert, est commercialisé par Bouwfonds Marignan et Vinci Immobilier. Il se compose de deux bâtiments abritant 14 duplex de 3 ou 4 pièces en rez-de-jardin, et 38 appartements, du 2 au 5-pièces. Les prix s'échelonnent de 232 000 euros à 339 000 euros en moyenne.

Le second programme est le Melezium, commercialisé par Icade-Capri. Sa livraison est prévue d'ici à la fin de cette année. Pour ces 57 logements, les prix de vente se situent à 3 200 euros le mètre carré pour les appartements de 49 mètres carrés, autour de 3 000 euros pour les 62 à 75 mètres carrés et 2 600 euros pour le 114-mètres carrés.

« Avec ces programmes d'Euralille 2 se termine un nouvel axe urbain englobant le site des gares, Lille Grand-Palais, le Zénith, le nouvel immeuble du conseil régional et l'entrée de Lille par le nouveau périphérique. Nous espérons maintenant une nouvelle dynamique. Un Euralille 3 qui ferait la jonction avec la porte de Valenciennes et le quartier Moulins », avance Jean-Michel Sède, président régional de la Fédération des promoteurs-constructeurs et directeur de la société Loger Habitat. La décision est entre les mains des élus, ceux de la ville de Lille et ceux de la communauté urbaine de Lille Métropole.

En dehors d'Euralille, les programmes de logements neufs se disséminent partout où le moindre terrain est disponible. Ainsi, dans le secteur dit des Grands Boulevards, le quartier du Romarin (La Madeleine) recèle de belles opportunités. Ses avantages sont évidents : les gares Lille Flandres et Lille Europe sont toutes proches, tout comme le centre- ville de Lille. Le secteur bénéficie en outre d'écoles et de l'accès au périphérique. Autant d'atouts qui attirent les promoteurs. Un exemple : la résidence Plein Ciel, dont les premiers logements devraient être livrés à partir du deuxième trimestre 2009. Dans cette opération portée par Bouygues Immobilier, il faut compter une moyenne de 3 332 euros le mètre carré, avec des pointes à 3 757 euros le mètre carré pour un 3-pièces au deuxième étage, orienté sud-ouest.

 

Dans le secteur Vauban-Solferino, le cabinet d'architectes Paindavoine-Parmentier est à l'origine de la résidence Lydéric : 16 appartements du 2 au 5-pièces, au prix moyen de 3 694 euros le mètre carré. A deux pas du palais des Beaux-Arts, Icade livre 85 appartements qui se déclinent du studio au 5-pièces. Compte tenu de la situation et du standing du bâtiment, l'appartement de 56 mètres carrés s'affiche à 3 890 euros le mètre carré et celui de 115 mètres carrés atteint les 4 200 euros.

Au-delà du marché du coeur de Lille, les belles opérations de logements neufs sont à trouver dans les villes périphériques. Longtemps décriées, Tourcoing et Roubaix étalent aujourd'hui sans complexe leurs atouts. « Le traitement des friches industrielles et urbaines, la rénovation des espaces publics, la politique volontariste de rénovation des façades des maisons anciennes, comme cela se fait à Roubaix par exemple, viennent s'additionner à un indéniable dynamisme commercial et à une très bonne desserte par les transports en commun », constate l'architecte Jacques Baillou.

Tout cela a généré, depuis moins de deux ans, une éclosion d'opérations immobilières comme celle des Rives de la Marne à Tourcoing, située au bord du canal très verdoyant, entre l'avenue de la Marne et le boulevard Gambetta. Loin du niveau lillois, le prix moyen du mètre carré est de 2 700 euros pour des logements dont la livraison est annoncée pour le premier trimestre 2009.

Avenue de la Marne toujours, mais côté Wasquehal, ville toujours très prisée, seront terminés d'ici à la fin de cette année les Jardins du Château-Blanc. Prix moyen : 2 825 euros le mètre carré.

A Roubaix, cinq promoteurs, et non des moindres, réalisent d'importants investissements. Sur le boulevard De Gaulle, Icade-Capri va construire un ensemble de 54 logements dénommé Le Nouvel'R. Les surfaces des logements iront de 32 mètres carrés pour le studio à 129 mètres carrés pour le 5-pièces. Non loin de là, sur la ZAC Motte-Porisse, la Sedaf va bâtir le Clos-Saint-Jean. Dans un premier temps, deux immeubles de 30 logements en R+5 seront implantés entre la rue Saint-Jean et l'avenue André-Diligent (ex-avenue des Paraboles). Un troisième bâtiment identique viendra parachever l'ensemble ultérieurement. Cette opération comprend des logements allant du studio de 33 mètres carrés au 4-pièces de 116 mètres carrés. Juste à côté, le groupe Pascal Boulanger s'apprête à lancer le Carré-Saint-Jean : deux petits immeubles donnant sur la rue Saint-Jean (20 et 16 logements), intégrant également la réhabilitation de l'ancien couvent des Petites Soeurs des pauvres. Ce vaste bâtiment de brique du XIXe siècle comprenant une chapelle et d'énormes volumes sera transformé en 61 logements, du studio au 4-pièces, le tout intégré dans un parc de 1 hectare.

 

A ces trois opérations s'ajoute la rénovation par Palm Promotion de l'ancien grand garage Renault, à l'angle de la rue Foch et du boulevard du Général-Leclerc. Elle débouchera sur la création de 68 logements composés uniquement de lofts neufs de 100 mètres carrés. Cela devrait renforcer la place de Roubaix comme capitale nordiste des lofts (avec un parc de 500 lofts recensés à ce jour). De son côté, la société financière Finaxion s'est engagée dans la rénovation de l'ancien garage BMW afin d'y créer une centaine de logements. Au total, dans un même secteur proche du centre-ville, 379 logements seront construits d'ici au premier semestre 2008. Surtout, ils seront proposés à un prix moyen de 2 500 euros le mètre carré, soit de 500 à 800 euros de moins qu'à Lille, et ce pour un même niveau de standing.

René Vandierendonck, le maire de la ville, se plaît à souligner qu'entre 2006 et 2010 pas moins de 1 400 logements privés seront construits, dont 350 lofts et 400 logements pour étudiants.

 

La troisième spécificité du marché lillois tient à l'accent mis sur l'eau. « Elus, promoteurs, aménageurs, investisseurs et acquéreurs reconnaissent enfin l'extraordinaire atout de l'eau dans notre ville », souligne le promoteur Pascal Boulanger, président du Club Gagnants. « Une profonde transformation urbaine et paysagère s'opère sur Lille, Roubaix, Tourcoing, Wasquehal et Marcq-en-Baroeul , confirme l'architecte Jacques Baillou. Longtemps décriés car sales et pollués, le canal et ses environs retrouvent une nouvelle jeunesse. » L'opération Blue Links, pilotée par le syndicat mixte Espace naturel Lille Métropole, vise en effet à métamorphoser ces espaces en ouvrant à la navigation de plaisance le bon vieux canal de Roubaix, et des liaisons en navettes fluviales se préparent entre le quai du Wault et les Bois-Blancs. « Du coup, les prix de tous les terrains adjacents sont en train d'exploser », note Jacques Baillou. A Marcq-en-Baroeul, les Villas d'Elise, proches des rives de la Marque, proposent 20 appartements du studio au 4-pièces au prix moyen de 2 900 euros le mètre carré. A Saint-André, le long de la Deûle, les appartements des Rives de Sainte-Hélène affichent un prix d'entrée de 2 650 euros le mètre carré. Un peu plus loin, à Haubourdin, les logements des Quais Mélusine, composés des résidences Flottille et Ondine ainsi que de villas (49 appartements et 16 villas de standing), démarrent à 2 872 euros le mètre carré. Mais c'est aux Bois-Blancs, dans le secteur de l'ancienne Gare d'Eau et du parc d'activités Euratechnologies, que l'eau sera bien plus encore valorisée. Les concours sont en cours. Les premières constructions sont programmées pour 2008.

Article : http://www.lepoint.fr/content/a_la_une/article?id=124797

Publié dans La presse en parle...

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article